Le Dauphiné libéré - 31 mars 1997
Exposition de peinture de l'office du tourisme de Moûtiers.
Les gens se suivent et ne se ressemblent pas à l'exposition de peinture de l'Office du tourisme comme sur les toiles de Dominique Delaunay, tombée dans le milieu artistique quand elle était petite.
Intenses comme sa vie, les œuvres de Dominique Delaunay expriment tout autre chose. Dans des styles pourtant divers puisqu'elle s'est essayé au crayon, à l'aquarelle comme à l'huile, qu'elle donne tant dans la reproduction que dans l'imaginaire, laissant cependant la part belle au figuratif.
Ayant tout expérimenté, elle a trouvé sa lignée dans celle des couleurs. Vives, si possible. Les autres manquent de force et de caractère à son goût.
Et la voilà qui se lance à 17 ans, palette en main, pinceau entre les doigts, le poignet agile, guidée par une idée qu'elle a glané on se sait où.
L'inspiration se construit tandis qu'une source jaillit de l'univers du quotidien pour se gonfler de personnalité et ressurgir à travers les gestes de l'artiste.
L'imagination est lancée, vagabonde et légère, comme une plume qui se laisse guider par le vent, en l'occurrence le goût d'un instant.
Une large influence de la région d'origine
Intenses comme l'océan qui ne tarit pas de force ni d'élégance dans ses va-et-vient incessants. Ah, qu'elle est loin cette Normandie de son enfance et tous ces gens qui l'ont encouragée dans cette lignée !
Ce vieil homme devant son chevalet qui semblait tout droit sorti d'une caricature. Il est un peu le symbole des vacances pour une enfant avide de calquer sa passion sur la sienne. Et puis il, il y avait cette amie, "pour la vie" comme on dit lorsqu'on est jeune et qu'on imagine mal la distance envahir cet espace entre deux êtres pourtant si proches par leurs pensées.
Celle-ci prodiguait de bons conseils pour s'être penchée sur la question technique plus tôt. Tiens ! Pourquoi ne pas confronter les styles aujourd'hui ? Saisir l'évolution dans une activité alors partagée et qu'elles poursuivent chacune de leur côté comme l'existence. "Cela se fera certainement un jour", approuve Dominique, entre nostalgie et impatience.
Le blanc, comme un vide à conquérir.
Aujourd'hui, l'artiste immigrée à Villargondran en Maurienne, se sent intègre.
Ce n'est plus l'art qui l'envahit et la pousse à chercher, mais elle qui le maîtrise. Aussi, à l'aquarelle, préfère-t-elle l'huile, au réel l'imaginaire. Qu'il est bon de se lâcher au travers des couleurs, de soulager son esprit à travers la peinture.
Petit à petit, de loisir à passion, de montrer à exposer, l'activité s'est déployée, devenue épanouissement.
Un sentiment unique, à partager du regard jusqu'au 8 avril sans les locaux de l'office du tourisme, entre 9 h et 12 h le matin, 14 h et 18 h 30 l'après midi, du lundi au samedi.
C.L
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